En
mettant de l'ordre dans mon bureau, je suis tombée sur une petite
brochure envoyée à tous les personnels de l'académie en 97 intitulée:
VOIR ,ENTENDRE ,AGIR
au sujet des enfants victimes de maltraitance.
Je pense que les pages suivantes pourraient intéresser certains
d'entre vous se trouvant en face d'enfants victimes. Voici les passages
qui me semblent les plus intéressants et les plus utiles.
MALTRAITANCE, ABUS SEXUELS, DE QUOI PARLE-T-ON ?
Les mauvais traitements se rencontrent à tous les âges de la vie
et dans tous les milieux. La maltraitance, ce n’est pas seulement la
violence physique, les blessures, brûlures, fractures … C’est aussi le
rejet de l’enfant : privation d’affection, de nourriture, de soins, de
sommeil, de liberté, de jeu et négligence sous toutes ses formes.
Ce sont également les punitions excessives, sadiques,
humiliantes, les menaces terrorisantes, le chantage affectif, le
forcing scolaire ou l’exploitation par le travail.
Ce sont encore les sévices et abus sexuels :
- appels téléphoniques obscènes, exhibitionnisme public ou privé, images pornographiques.
- Attouchements, caresses érotiques, masturbation.
- Viol, rapports sexuels incestueux, prostitution.
L’agresseur est le plus souvent un familier de l’enfant, voire un membre de sa propre famille.
RECONNAITRE UNE SITUATION DE MALTRAITANCE.
L’enfant ou l’adolescent victime de mauvais traitements ou d’abus sexuels est une personne en danger.
- L’enfant abusé ou maltraité a souvent tenté de parler, mais n’a pas été entendu.
- Il garde parfois le secret autour de ce qu’il subit. Il a de nombreuses raisons de se taire :
+ Il est soumis à la loi du silence qui règne dans sa famille, il vit sous contrainte, voir sous terreur.
+ Il est par ailleurs pris dans un conflit de loyauté vis à vis de son agresseur auquel il est malgré tout attaché.
- Il vit un intense sentiment de culpabilité.
- Il a tendance à se condamner lui-mêmeet à se détester, comme s’il avait permis la maltraitance.
- La maltraitance est une forme aboutie d’aliénation où l’enfant
victime devient « une chose » pour l’adulte maltraitant ou abuseur,
mais aussi pour lui-même. De ce fait l’enfant est tellement dévalorisé
que lui-même ne s’accorde que peu de valeur et qu’il peut s’exposer à
toutes sortes de dangers.
LES SIGNES D’ALERTE.
LE PHYSIQUE.
- aspect négligé.
- Dénutrition.
- Blessures corporelles fréquentes et mal expliquées.
- Malaises avec visites fréquentes à l’infirmerie ( douleurs abdominales ou osseuses, fatigues inexpliquée, vomissements…)
- Retard dans le développement staturo-pondéral et/ou psychomoteur.
LE COMPORTEMENT.
- Tristesse, attitude de crainte ,repli sur soi, inhibition, arrêt de jeu, manifestations régressives…
- Hypermaturation ( langage et responsabilité d’adulte)
- Préoccupations sexuelles en décalage avec avec l’âge ou la
situation (attitudes masturbatoires, exhibitionnisme, curiosité
sexuelle excessive, connaissance détaillée et inappropriée à l’âge de
comportements sexuels, attitude de séduction vis-à-vis de ses camarades
ou des adultes.
- Quête permanente d’affection auprès des adultes.
- Agressions sexuelles envers d’autres enfants.
- Tentative de suicide.
- Manifestation d’agressivité, de violence, instabilité.
Prises de médicaments, alcool, toxiques.
- Conduites délictueuses ( vols)
- Prostitution. (la prostitution juvénile est , la plupart du temps, dans la continuité d’abus sexuels intra-familiaux.)
LE SCOLAIRE.
- Ecole buissonnière, absentéisme, fugues.
- Echec scolaire ( surtout quand il y a fléchissement brutal des résultats.)
- Arrivée à l’école le plus tôt possible, départ le plus tard possible.
- Refus des parents de toute participation de l’enfant aux activités périscolaires.
( L’un de ces signes ne constitue pas, en soi et à lui seul,une alerte. C’est un faisceau de signes qui doivent alerter)
En France, nous disposons d’un numéro de téléphone : le 119
–Enfance maltraitée. On peut appeler à toute heure du jour et de la
nuit, 365 jours par an.